Il y a plus de 20 ans, Markus Caviezel a eu une vision stratégique: créer les lunettes les plus confortables du monde. Aujourd’hui, il développe, dessine et produit, au sein de l’entreprise familiale, des modèles pour les clients de quelque 45 pays. L’entrepreneur partage avec Audi la passion de l’approche innovante mais aussi la conviction que la technique offre l’avancée décisive.
Texte: Heike Specht | Photo: Robert Huber
L’Audi A6 prend de la vitesse.
Depuis le bureau de Coire, il faut une vingtaine de minutes pour rallier les halles de production. Le trajet passe au pied de la chaîne montagneuse du Hochwang; le majestueux sommet du Falknis se dresse fièrement dans le champ de vision. Peu après, Caviezel arrive à Maienfeld. C’est là que naissent les produits pour lesquels bat son cœur d’entrepreneur.
Caviezel est un créateur, un homme qui ose sortir des sentiers battus.
Fils de paysans de Paspels, il part effectuer un séjour aux Etat-Unis dans les années 80. A son retour, il fait la connaissance de Wilhelm Anger, créateur de Carrera, à l’époque la première marque de lunettes à la mode. «Nous avons examiné le marché et nous sommes dit: faisons quelque chose de radicalement différent!» raconte Caviezel. Finalement, il lance, avec Swissflex, un système de montures pour lunettes qui révolutionne le marché – du 100% Swiss made, qui plus est. Le système modulaire permet d’ajuster les lunettes aux besoins individuels de son propriétaire. Par ailleurs, les montures sont ultralégères, résistantes et flexibles. «Au premier abord, on est bluffé. C’est comme si l’on n’avait rien sur le nez», explique Caviezel en montrant des pièces pour montures en polymère haute-performance, un composé développé par son entreprise.
Si le produit est unique, la distribution l’est aussi.
Dans chaque pays, Eye-Systems collabore avec un distributeur qui commande les pièces juste-à-temps en Suisse. En quelques jours, son laboratoire central les assemble et y monte les verres.
«Swissflex un jour, Swissflex toujours», conclut Sandra Caviezel, qui travaille également dans la société. «C’est un peu comme chez Audi.» A l’instar de ses frères, Sandra a non seulement hérité de l’esprit d’entreprise de leur père, mais aussi de son amour du ski. «Nous avons la vitesse dans les gènes», précise Gino Caviezel. Son frère Mauro et lui font partie de l’équipe nationale suisse de ski alpin. Actuellement, tous deux se préparent en vue des prochains championnats du monde, en Suède. «Nous sommes montés sur les lattes dès notre plus jeune âge. Du coup, nous avons automatiquement attrapé la fièvre de la compétition», explique Mauro en souriant. Il va de soi qu’ils ont participé au développement des nouvelles lunettes de sport et qu’ils les ont eux-mêmes testées sur les pistes. Et Gino de conclure: «Quand on fonce comme nous, une bonne vision est indispensable.»