En route pour le Dakar 2023 : le compte à rebours est lancé

Sous la lumière des néons, les mécaniciens et les ingénieurs se meuvent dans un labyrinthe de composants posés au sol selon une logique stricte. Ils proviennent des trois Audi RS Q e-tron de deuxième génération avec lesquelles Audi prendra le départ du rallye Dakar pour la deuxième fois le 31 décembre, montées sur des cales dans les halls d'Audi Sport à Neubourg-sur-le-Danube. Après un dernier test de résistance au Rallye du Maroc, les trois véhicules de rallye ont été démontés de manière routinière, dans une sorte de révision générale, avant d'être remontés et préparés pour le voyage en Arabie saoudite. Et au milieu de toutes ces pièces se trouve Rolf Michl :

« Nous sommes parvenus à faire des débuts impressionnants dans cette discipline de sport automobile qui est nouvelle pour nous », déclare le directeur général d'Audi Sport GmbH et responsable de la branche Sport automobile d'Audi à propos de la première participation au Dakar début 2022. Il ne manque pas de se rendre lui-même sur place à plusieurs reprises lors des essais et des mises en service, notamment lors de la préparation finale à Neubourg-sur-le-Danube. Il poursuit : « Je ressens au sein de l'équipe une énorme concentration, mais aussi de l'enthousiasme, et cela m'inspire encore et encore. » L'un des objectifs principaux du projet Dakar était de prouver dès le départ que le concept d'entraînement électrique peut être performant dans les conditions les plus difficiles. L'Audi RS Q e-tron incarnerait ainsi bien plus que le sport automobile. « Le projet représente une approche qui démontre que chez Audi, nous pouvons mettre en œuvre la stratégie d'électrification de manière systématique et l'utiliser avec succès », conclut M. Michl. En effet, la première participation au Dakar a été couronnée de succès.

C'est également l'avis d'Arnau Niubó Bosch, ingénieur en développement et chef de projet pour l'utilisation des véhicules de la branche Sport mécanique d'Audi : « Lorsque nous arriverons en Arabie saoudite avec l'équipe fin décembre, il ne nous restera que peu de temps pour nous préparer et préparer les véhicules au départ », déclare-t-il. Il est donc d'autant plus important, selon lui, d'expédier les véhicules dans le meilleur état possible. L'Espagnol est chez Audi depuis 2018 et dans le sport automobile depuis environ 25 ans. Mais même pour lui, le Dakar était un terrain inconnu : « On peut entendre beaucoup de choses sur ce rallye, mais pour le comprendre, il faut l'avoir vécu soi-même. » M. Bosch était présent lorsqu'Audi a pris le départ pour la première fois en janvier 2022. Le résultat : quatre victoires d'étapes et une courbe d'apprentissage fulgurante. « Nous avons acquis beaucoup d'expérience sur le désert et la voiture, mais aussi sur l'équipe et la logistique », se souvient-il. Tous les retours, qu'il s'agisse des véhicules ou des processus sur le terrain, ont alimenté une grande base de connaissances. « Dans le sport automobile, ce sont souvent de nombreuses petites choses qui s'additionnent pour former une grande étape de développement », explique l'ingénieur chevronné. Quand M. Bosch dit cela, il ne parle pas seulement des véhicules : l'équipe a beaucoup appris, entre autres, sur l'approvisionnement en pièces de rechange sur place ou sur la logistique nécessaire pour monter et démonter un bivouac tout en assurant jour après jour le contrôle de service des véhicules. Il conclut : « Munis d'une énorme quantité d'expériences et d'informations, nous nous sommes réunis ici à Neubourg dès notre retour d'Arabie saoudite et avons commencé à préparer le rallye 2023 et à construire l'Audi RS Q e-tron de deuxième génération. »

Pendant le développement de la deuxième génération de l'Audi RS Q e-tron, de nombreux éléments ont convergé vers Benedikt Brunninger. En tant que chef de projet technique, il connaît le projet Dakar depuis le début et était déjà responsable de la première génération du véhicule. Il tire essentiellement deux conclusions de cette première participation : « En premier lieu, j'ai la confirmation que nos véhicules et le concept d'entraînement innovant sont suffisamment robustes pour affronter le Dakar. » En deuxième lieu, M. Brunninger affirme : « Nous avons construit nos véhicules de manière encore plus robuste que nécessaire. » Pour la première Audi RS Q e-tron, il s'agissait de protéger le concept d'entraînement innovant contre le plus d'éventualités possible. « Personne ne pouvait nous dire comment la structure de sécurité, par exemple autour de la batterie haute tension sensible, devait effectivement être construite, tout simplement parce que personne ne l'avait encore fait sous cette forme », explique M. Brunninger.

L'examen a posteriori a cependant montré que les composants considérés comme sensibles avaient justement fonctionné sans problème, et il est vite apparu que « nous avions là une marge de progression quant à la construction et au poids ». Certaines pièces ont pu être allégées ou même supprimées pour la nouvelle génération. Ainsi, la deuxième génération de la voiture de rallye n'a repris aucun élément de la carrosserie de son prédécesseur. Les trois Audi RS Q e-tron qui prendront le départ dans quelques jours sont plus légères d'environ 80 kilogrammes par rapport au modèle précédent. Cette réduction du poids a notamment ouvert de nouvelles possibilités pour le réglage du châssis, ce qui facilite, par exemple, la maniabilité pour les conducteurs. De nombreux aspects de l'aérodynamique ont également pu être améliorés. En somme, la nouvelle Audi RS Q e-tron est désormais encore plus athlétique, agile et compacte. M. Brunninger déclare : « Pour moi, le premier véhicule était le précurseur technologique ; la deuxième génération est maintenant la véritable version de course. »

Pour finir, cette version de course s'est avérée très prometteuse lors de la préparation. Les derniers mois se sont déroulés comme Rolf Michl, Arnau Niubó Bosch, Benedikt Brunninger et toute l'équipe l'avaient imaginé : quelque 6 500 kilomètres de tests ont pu être effectués durant l'été, notamment à Saragosse et dans le désert marocain. Avant que les trois Audi RS Q e-tron ne soient démontées une dernière fois, une expérience de compétition précieuse a été acquise en octobre lors du Rallye du Maroc. « Avec toutes les connaissances que nous avons maintenant accumulées, nous voulons nous hisser sur le podium lors de notre deuxième rallye Dakar », affirme Rolf Michl avec optimisme. Pour y parvenir, l'équipe d'Audi Sport a redoublé d'efforts pour préparer au mieux l'Audi RS Q e-tron. Et pourtant, il reste l'imprévisibilité du Dakar, des aléas qu'aucune planification ne peut anticiper. « Mais c'est précisément cela qui caractérise la course et la fascination pour le Dakar », estime M. Michl.