«Je n’ai encore jamais vu un véhicule comme celui-ci»

Monsieur Kristensen, quelle est la spécificité du Festival of Speed?
Le festival de Goodwood ne se limite pas aux voitures ou à la technologie, mais touche toutes les personnes qui aiment les voitures. C’est le facteur humain qui ressort de Goodwood. Et l’on doit cela en grande partie à Charles.

Vous voulez dire Charles Richmond, le duc de Richmond, l’organisateur du festival.
Oui. Lorsque je l’ai rencontré pour la première fois, j’ai tout de suite été fan de lui et de son idée, et je le suis encore aujourd’hui après tant d’années. Grâce à lui et aux personnes qu’il a attirées, l’événement est devenu ce qu’il est aujourd’hui. D’une certaine façon, c’est ici ma seconde maison.

Vous venez souvent dans le sud de l’Angleterre?
Je viens ici plusieurs fois par an pour assister aux différents événements de sport automobile qui s’y déroulent. Je trouve cet endroit unique. Ils ont leurs chevaux ici, le festival Revival et même un festival canin, le Goodwoof. Le sport automobile a toujours fait partie de l’héritage familial ici à Goodwood House.

Audi a notamment amené l’Audi S1 Hoonitron à Goodwood. La plupart des visiteurs ne l’auront jamais vue en action auparavant. Comment décririez-vous cette voiture?
Elle est très fortement inspirée par le monde du drift, en particulier par l’influence de Ken Block. Je pense que c’est probablement la voiture de drift entièrement électrique la plus puissante. Elle est également influencée par l’Audi Sport quattro S1, le célèbre modèle Pikes Peak. Pour moi, il s’agit quasiment d’une version électrique futuriste de cette légende du rallye.

Vous avez effectué la piste du «Hill Climb» au volant de l’Hoonitron. Comment est la conduite?
Bien sûr, elle est très agile, dotée d’un couple très puissant et de suite incroyablement «peaky». Elle dispose d’un frein à main très efficace pour les dérapages et d’une suspension souple qui amortit tous les chocs et sauts. On peut déjà dire que l’Hoonitron est une véritable «Mean Machine» (il dit cela avec un sourire). En fait, c’est la voiture de Ken. Il a aussi participé au développement. Je suis bien sûr très honoré qu’Audi m’ait demandé de la conduire au Festival of Speed.

Qu’est-ce qui vous impressionne le plus dans cette voiture?
Une seule pression suffit pour passer de la traction intégrale à la traction arrière. Le passage de l’accélération avant à l’accélération arrière est tout aussi simple. La première fois, faire marche arrière si vite et sans transition n’est pas du tout naturel. Mais le plus impressionnant est certainement l’accélération immédiate. Le couple de démarrage gigantesque pour la transmission intégrale. Je n’avais jamais vu une telle voiture de ma carrière."

Vous avez vu l’Audi S1 Hoonitron pour la première fois à Las Vegas lorsque vous avez fait une apparition caméo dans le film Elektrikhana avec Ken Block et la voiture. Comment cela s’est-il passé pour vous?
Tout d’abord, je ne savais même pas ce qu’était un caméo et j’ai dû demander à mon fils. Je suis allé à Las Vegas et je suis arrivé sur le plateau juste après minuit, car le tournage a eu lieu la nuit. J’avais rencontré Ken plusieurs fois, même ici à Goodwood. On se connaissait, mais je n’avais vu que des photos et des plans de l’Hoonitron.

Quel souvenir gardez-vous de cette nuit?
Nous avons mangé dans un parking derrière le Strip. Nous avons parlé de la voiture, en fait de tout, par exemple du niveau de sa fille en rallycross, et aussi un peu des 24 Heures du Mans et de nos voitures. Il a également raconté qu’il avait visité Audi Tradition à Ingolstadt et contemplé les vieilles voitures de course. Ensuite, vers 4 h 30 du matin, le tournage a commencé au célèbre croisement de la Tropicana Avenue et du Las Vegas Boulevard. C’est apparemment l’un des plus grands carrefours en Amérique. Mais il n’y avait que moi et Ken qui sortait de tous les coins et de toutes les directions. C’était incroyablement amusant. C’était une super nuit à Vegas.

Vous n’étiez pas seulement à Goodwood pour piloter la S1 Hoonitron, mais aussi pour célébrer l’histoire d’Audi aux 24 Heures du Mans. Comment l’avez-vous ressenti dans le contexte de Goodwood?
C’était fantastique d’être à Goodwood pour célébrer les 100 ans des 24 Heures du Mans. La course du Mans et Audi partagent une histoire particulière. Ce qu’Audi y a réalisé avec ses véhicules, de l’Audi R8 LMP1 à l’Audi R18 e-tron quattro en passant par l’Audi R10 TDI, est tout simplement incroyable. J’ai conduit tous ces modèles. J’ai trouvé formidable de gravir de nouveau la colline de Goodwood à bord de l’Audi R8 LMP1, la première Audi victorieuse au Mans en 2000. Je ne peux m’empêcher d’avoir des frissons et j’apprécie simplement d’y être au volant. Même le temps d’attente sur la ligne de départ me plaît. Il n’y a que peu de voitures dans lesquelles j’aime simplement m’asseoir. L’Audi R8 LMP1 en fait partie.

Qu’est-ce que l’ère du sport automobile aux 24 Heures du Mans a représentée pour vous?
Je suis honoré, fier et heureux d’avoir couru à une époque dont j’ai apprécié chaque minute. Je pense que c’est ce que l’on fait quand on est pilote de course. On apprend à être attentif. On apprend à vivre ici et maintenant, ou du moins jusqu’au prochain point de freinage et au prochain virage. C’était vraiment une belle vie. À l’époque, je n’avais jamais ressenti autant d’adrénaline, d’énergie et de passion en moi.

Du passé au futur: quelle direction prennent le sport automobile et la mobilité?
J’aborde toujours les choses de manière positive. L’ensemble de l’industrie automobile et le sport automobile sont en pleine mutation et évoluent vers plus de durabilité. Créer, trouver de nouvelles possibilités et idées est inscrit dans l’ADN d’Audi. Parallèlement, il n’y a pas de meilleur domaine que le sport automobile lorsqu’il s’agit de développement et d’optimisation rapides. En tant que pilote de course, je suis ouvert à différentes technologies et approches, et je constate actuellement quelques progrès passionnants dans le domaine de la mobilité. Et ici, à Goodwood, on peut toujours les suivre de près.